Utilisation historique du tatouage comme pratique stigmatisante

L'utilisation historique du tatouage comme pratique stigmatisante

Les tatouages ont une histoire longue et complexe, et leur signification et leur importance ont beaucoup varié selon les cultures et les époques. Dans certaines cultures, les tatouages ont été considérés comme une forme d'art ou d'expression personnelle, tandis que dans d'autres, ils ont été perçus comme une marque de honte ou de criminalité.

Dans la Grèce antique, les tatouages étaient principalement utilisés pour marquer les criminels et les esclaves. Le terme "stigmate" était utilisé pour désigner ces tatouages, et il comportait une connotation négative. Les gladiateurs et les soldats étaient aussi parfois tatoués, mais leurs tatouages étaient plutôt de nature décorative.

Lorsque le christianisme est devenu la religion dominante dans l'Empire romain, les tatouages ont été officiellement interdits. Cela était dû à la croyance que les tatouages étaient une forme de mutilation et qu'ils défiguraient le corps humain, qui était considéré comme un temple de Dieu.

Malgré cette interdiction, les tatouages ont continué à être pratiqués dans certaines parties du monde, notamment dans les cultures orientales. En Chine, les tatouages étaient utilisés pour identifier les prisonniers, et ils étaient également considérés comme une forme de punition pour les criminels. Au Japon, les tatouages étaient à l'origine utilisés à des fins décoratives, mais ils ont fini par être associés aux criminels et aux exclus de la société.

La période Edo et la montée de l'Irezumi

La période Edo (1603-1868) au Japon a connu un regain d'intérêt pour les tatouages. Cela était dû en partie à l'influence des gravures sur bois, de la littérature et de l'art, qui mettaient souvent en scène des personnages tatoués. Tatoueurs connus sous le nom de "horimono" ont commencé à développer des motifs plus élaborés et plus détaillés, et les tatouages sont devenus de plus en plus populaires parmi les membres de la classe des samouraïs.

Cependant, les tatouages n'étaient toujours pas largement acceptés par le grand public, et ils continuaient d'être associés aux criminels et aux exclus de la société. En 1853, l'arrivée du commodore Matthew Perry et de ses "navires noirs" a forcé le Japon à ouvrir ses portes au commerce extérieur. Cela a entraîné une augmentation des contacts entre les Japonais et les étrangers, et a également exposé la culture japonaise aux idées et aux valeurs occidentales.

L'impact de la culture occidentale

Les Occidentaux ont d'abord été choqués par la vue de Japonais tatoués. Ils considéraient les tatouages comme un signe de barbarie et d'arriération, et les associaient à des gangs criminels et à d'autres groupes indésirables. Cette vision négative des tatouages a été renforcée par les médias, qui ont souvent dépeint les personnes tatouées comme des criminels ou des inadaptés sociaux.

En raison de ces stéréotypes négatifs, les tatouages sont devenus de plus en plus stigmatisés au Japon. En 1968, le gouvernement japonais a adopté une loi interdisant le tatouage à des fins non médicales. Cette loi était motivée par le désir de protéger la société japonaise de ce qui était considéré comme une influence étrangère corruptrice.

L'ère moderne

Malgré l'interdiction du tatouage, la pratique a continué d'exister au Japon, principalement parmi les membres de la pègre criminelle. Dans les années 1980, les jeunes Japonais ont manifesté un intérêt croissant pour les tatouages, ce qui a conduit au développement d'un nouveau style de tatouage connu sous le nom d'"irezumi." L'irezumi est un style de tatouage traditionnel japonais qui se caractérise par l'utilisation de couleurs vives et de motifs complexes.

Ces dernières années, les tatouages sont devenus de plus en plus populaires en Occident. Cela est dû en partie à la popularité croissante de la culture japonaise, ainsi qu'à l'acceptation croissante des tatouages en général. Cependant, les tatouages ne sont toujours pas largement acceptés par tous les employeurs, et ils peuvent parfois donner lieu à des discriminations.

Conclusion

L'utilisation historique du tatouage comme pratique stigmatisante a eu un impact durable sur la façon dont les tatouages sont perçus aujourd'hui. Les tatouages sont encore souvent associés à des activités criminelles, et ils peuvent parfois donner lieu à des discriminations. Cependant, les tatouages sont de plus en plus acceptés dans la société et sont désormais considérés comme une forme d'expression personnelle par de nombreuses personnes.

Comme la stigmatisation des tatouages continue de diminuer, il est probable qu'ils deviendront encore plus populaires à l'avenir.

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